2017-07 Monopole d’état sur les jeux d’argent
Notre étude s’inscrit dans une optique d’économie politique qui s’intéresse à l’impact socioéconomique du monopole étatique sur les jeux de hasard et d’argent en France. Les recettes fiscales issues des jeux de tirage et de grattage, en particulier, placent un fardeau financier disproportionné sur les ménages à bas revenu. De la sorte les produits de la Française des Jeux (FDJ) s’apparentent à des biens inférieurs taxés à un taux exorbitant. De plus la FDJ dont l’État est le principal actionnaire s’efforce au travers de ses campagnes publicitaires à encourager le jeu et à attirer un nombre croissant de joueurs. Grâce à une gamme de produits qui s’est étoffé considérablement ces dernières années l’État donne l’illusion aux joueurs les plus vulnérables sur le point de vue économique d’un futur meilleur qui est, sur le plan des probabilités, quasiimpossible à atteindre. L’État se sert donc des jeux de hasard et d’argent à la fois comme outil fiscal et comme outil de contrôle social créant de la sorte une forme extorsion de fonds envers les plus démunis sans utiliser les recettes fiscales issues des jeux pour améliorer la situations de ces derniers. Loin de proposer une déréglementation du jeu, cet article offre une analyse institutionnelle du rôle de l’État et préconise une approche de la réglementation du jeu plus mesurée qui d’une part diminuerait l’attrait du jeu et qui d’autre part utiliserait les recettes fiscales qui y sont associées à des fins d’intérêt publique.